Lettre à M. Emmanuel Macron

À 
Monsieur Emmanuel MACRON 

Palais de l’Élysée 
55 Rue du Faubourg Saint-Honoré 
75008 Paris 

Le 29 décembre 2022, 

Monsieur le Président, 

Le Comité international pour la défense des femmes afghanes a été constitué le 29 octobre dernier lors d’une conférence internationale de défense des femmes travailleuses réunie en France, en Seine-et-Marne, avec la participation de représentantes et de représentants d’organisations et de militants des droits des femmes, des droits ouvriers et démocratiques de dix-neuf pays. 

Depuis, ce comité s’est élargi. Il a recueilli des milliers d’adhésions dans plus de 30 pays. Nous sommes en France près d’un millier à l’avoir rejoint, militantes et militants des droits ouvriers, des droits des femmes, des droits démocratiques, artistes, écrivains, responsables syndicaux, élus, avocats… 

Au-delà de la diversité de nos opinions, nous partageons une même volonté de voir aboutir les demandes que nous a communiquées le « Mouvement spontané des femmes afghanes qui manifestent » à l’origine de notre initiative. 

Le « Mouvement spontané des femmes afghanes qui manifestent » organise nombre de manifestations par lesquelles, depuis plusieurs mois à Kaboul et dans d’autres villes du pays, ces femmes revendiquent publiquement et courageusement le rétablissement du droit à la scolarité pour les jeunes filles, le droit d’étudier à l’université et, plus généralement l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.

Depuis la constitution de notre comité, les nouvelles les plus alarmantes nous parviennent. En particulier celle de l’interdiction d’entrer à l’université. Des milliers d’étudiantes se voient donc contraintes d’abandonner leurs études. 

La raison pour laquelle nous nous adressons à vous est la suivante : le « Mouvement spontané des femmes afghanes qui manifestent » qui nous a sollicités pour constituer ce comité international nous a transmis six demandes que nous faisons nôtres. 

1. Constituer un comité international pour la défense des manifestantes d’Afghanistan.
2. Demander le soutien des principales organisations internationales de défense des droits des femmes et des droits de l’homme afin d’identifier les femmes emprisonnées dans les prisons officielles et privées des talibans.
3. Lancer une campagne internationale pour la libération des manifestantes des prisons talibanes.
4. Faire pression pour la protection des femmes recherchées et en danger en Afghanistan.
5. Créer une solidarité internationale des femmes avec les femmes combattantes en Afghanistan.
6. Collecter des aides financières pour les familles des femmes emprisonnées et recherchées.

L’une en particulier requiert votre intervention : assurer « la protection des femmes recherchées et en danger en Afghanistan ». 

Le « Mouvement spontané des femmes afghanes qui manifestent » nous a transmis une liste nominale de 43 de ces militantes des droits des femmes, enseignantes, féministes dont la vie est menacée. 

Aussi sollicitons-nous de votre part d’être reçus afin de vous remettre le dossier de ces femmes persécutées et menacées dans leur vie auxquelles la France s’honorerait d’accorder asile et protection. Au-delà, cela nous permettrait de vous transmettre les communications de ces femmes afghanes qui ne renoncent pas à manifester à visage découvert pour faire prévaloir le droit imprescriptible à l’égalité totale et dans tous les domaines des femmes et des hommes. 

Nous espérons, Monsieur le Président, que vous voudrez bien accorder à la cause des femmes afghanes toute l’importance qu’elle mérite. 

En espérant recevoir une réponse positive de votre part, soyez assuré monsieur le Président de notre attachement indéfectible à la cause de la démocratie et des droits des femmes. 

Christel Keiser, co-coordinatrice (avec Rubina Jamil – Pakistan) du Comité international de défense des femmes afghanes ; 
Nassera Benmarnia, adjointe au maire de Marseille, DVG ; 
Kamel Brahmi, responsable syndical départemental (Seine-Saint-Denis) ; 
Cécile Brandely, avocate (Toulouse) ; 
Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières ; 
Mama Doucouré, conseillère municipale de Montreuil, déléguée aux droits des femmes, PCF ; 
Martine Dupuy, co-secrétaire nationale du POID ;
Lydia Frantzel, élue EELV à la mairie de Marseille et à la métropole Marseille-Provence ; 
Sylvie Gohier, secrétaire union locale CGT de Dreux ; 
Brigitte Jeannot, avocate (Meurthe-et-Moselle) ; 
Régine Komokoli-Nakoafio, conseillère départementaledéléguée à la protection maternelle et infantile, à la petite enfance et à la parentalité (Ille-et-Vilaine) ; 
Emilie Marche, conseillère régionale LFI d’Auvergne-Rhône-Alpes ; 
Pascal Mazet, conseiller régional Occitanie, PCF ; 
Reynald Millot, syndicaliste (Yonne) ; 
Elisabeth Ornago, syndicaliste (Hauts-de-Seine) ; 
Reza Painchan, syndicaliste (Seine-Saint-Denis) ; 
Clothilde Vega-Ritter, conseillère municipale PS de Clichy 

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